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« La France a tué mon mari par son laxisme et son excès de tolérance », accuse la veuve du gendarme mort après un refus d’obtempérer

Deux jours après la mort du gendarme Eric Comyn à la suite d’un refus d’obtempérer à Mougins (Alpes-Maritimes), le suspect a été mis en examen, mercredi 28 août, pour meurtre sur dépositaire de l’autorité publique et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet de Grasse.
La victime, un gradé membre du peloton motorisé de gendarmerie, avait été violemment percutée à la sortie de l’autoroute 8 (A8) vers 20 h 40 lundi, par une personne au volant d’une BMW noire qui a refusé de s’arrêter lors de cette banale opération de contrôle, a expliqué la gendarmerie.
L’homme avait pris la fuite avant d’être arrêté quelques heures plus tard à Cannes. Le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, avait apporté des précisions sur l’identité du suspect, mardi sur BFM-TV. L’homme interpellé est un « Cap-Verdien en situation régulière », qui a commis par le passé de « nombreux délits routiers, dont des refus d’obtempérer ».
Il présentait un taux d’alcool positif après son interpellation et son casier judiciaire portait déjà dix condamnations pour « des infractions à la circulation routière » ainsi que « des atteintes aux personnes ». Selon le procureur de Grasse, le suspect a affirmé en garde à vue « n’avoir pas vu le gendarme sur la chaussée » et l’avoir « percuté involontairement ».
Quelques heures avant cette mise en examen, une cérémonie d’hommage à Eric Comyn s’est tenue mercredi à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes). Dans une prise de parole empreinte d’émotion et de colère, sa veuve, Harmonie Comyn, a accusé la France d’avoir « tué [s]on tendre époux ». « Je l’affirme haut et fort, la France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », a-t-elle déclaré dans son discours.
« Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législateurs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? », s’est interrogée Harmonie Comyn d’une voix émue.
La veuve a précisé, au sujet du suspect interpellé, qu’elle « ne parl[ait] pas d’étranger, mais de récidiviste ». « Quelle est la suite pour ce meurtrier ? (…) Défèrement immédiat en attente de jugement, trois repas chauds par jour, aides sociales dans les geôles, là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de travailleur doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas par jour », a avancé la veuve du gendarme.
Deux fois de suite elle a déclaré : « 1981 n’aurait jamais dû exister », dans une référence à l’année d’abolition de la peine de mort. La séquence, retransmise par BFM-TV, a été fortement relayée sur X par des personnalités d’extrême droite, comme le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, et le président de Reconquête !, Eric Zemmour.
Le Monde
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